Les seniors préfèrent quitter leur pays d’origine pour passer une capretraite heureuse à l’étranger. Ils sont plus 200 000 retraités de plus de 65 ans en France qui décident chaque année de choisir une destination reposante pour leur nouvelle vie. La moitié d’entre eux visent l’Europe et 44% choisissent l’Afrique.
Le nombre de personnes âgées de 60 ans qui vivent hors de la France a doublé ces dernières années et pourra augmenter de 4% chaque année, soit 10% du nombre total de français résidants à l’étranger, entre 2,5 et 3 millions.
Les expatriés bénéficient d’une pension versée par l’assurance retraite dans plusieurs territoires.
Expatriation et entreprises
Les soixantenaires bénéficient d’une certaine expérience professionnelle et sont encore aptes à travailler, ce qui les motive à s’installer dans un autre pays afin de créer leur propre entreprise.
L’expatriation est une aubaine pour certaines entreprises car elle présente autant d’avantages pour les seniors que pour la société.
Ci-après quelques avantages de l’expatriation aussi bien pour l’entreprise que pour le senior :
• Opportunité pour rebondir
• Recommencer une nouvelle vie
• Expérience enrichissante : savoir-faire inégalé et très utile à l’international
• Evolution de carrières
• Très bonne connaissance en entreprise et sa culture
• Expertise dans un domaine particulier pour apporter de l’aide dans le cadre d’un projet précis
• Main d’œuvre moins coûteuse à expatrier
• Diminution des charges de l’entreprise
Selon un cadre dirigeant senior évoluant à l’étranger « Les seniors ont souvent des compétences techniques extrêmement développées et très utiles pour combler des gaps dans les entités ».
Le réel avantage pour l’entreprise réside dans le capital acquis du senior et de ses performances en management et leadership. La mobilité représente pour l’entreprise un véritable choix stratégique et de pouvoir choisir le candidat adéquat à leur offre en termes de conditions de travail ou de niveau de responsabilité.
Les raisons de l’expatriation
De multiples raisons poussent les seniors à quitter la région où ils ont passé toute leur vie professionnelle pour d’autres destinations qu’ils estiment plus attrayants.
Les principales causes de l’expatriation sont :
• L’origine : celui qui a travaillé à l’étranger a encore des attaches familiales dans son pays d’origine
• Les affinités culturelles
• La baisse du prix des billets d’avion
• L’avancée de la technologie
• Le coût de la vie et le pouvoir d’achat
• Les avantages fiscaux
• Le climat qui permet aux seniors de profiter d’une température chaude ou d’une ambiance tropicale avec des plages paradisiaques
• L’ennui et la routine
• Le marché de l’immobilier accessible
Deux catégories de séniors expatriés sont distinguées : ceux qui choisissent l’expatriation pour profiter d’un cadre de vie agréable (ou pour compenser la perte de leur pouvoir d’achat) et ceux toujours actifs qui sont tentés par une nouvelle aventure professionnelle.
Selon les statistiques, 17% de retraités de plus de 65 ans qui vivent en France souhaitent s’installer à l’étranger, dont 26,4% pour des raisons familiales ou personnelles et 25% pour embrasser une nouvelle carrière. Ils sont 2% de seniors actifs en France contre 24% à l’étranger.
Les destinations des expatriés et les démarches à faire
De nombreux seniors, soit un Français sur 50, s’expatrient partout dans le monde à la recherche d’un lieu paisible pour profiter pleinement de leur cap retraite.
Les destinations les plus prisées sont :
• L’Algérie avec près de 440 000 retraités
• L’Espagne avec environ 191 200 expatriés
• Le Portugal qui en compte 177 923
• L’Italie avec près de 91 400
• Le Maroc avec environ 60 500
• La Belgique qui en compte 59 893
• L’Allemagne avec plus de 49 000 retraités
• La Tunisie qui en compte 35 180
• La Suisse avec environ 19 600
• Le Canada qui en reçoit 18 124
D’autres destinations sont également en pleine expansion à l’exemple du Brésil, du Panama, du Costa Rica, du Vietnam, de l’île Maurice, du Bali, des Philippines, mais le Portugal se place comme la destination phare aujourd’hui car il bénéficie d’une stabilité politique, sécuritaire et fiscale. Le coût de la vie y est abordable avec un climat et un mode de vie raisonnables.
Une pension mensuelle d’environ 800 euros est avantageuse pour une expatriation au sud-est de l’Asie dans des contrées comme la Thaïlande, l’Indonésie, la Malaisie ou le Vietnam. Le train de vie est de 50% moins cher qu’en France pour la consommation locale : transports en commun, alimentation, etc.
Une pension avoisinant les 1 200 euros s’accommode avec des pays comme la Tunisie, le Maroc, le Sénégal et Madagascar qui bénéficient d’un abattement fiscal important.
Plusieurs démarches sont à accomplir pour passer une retraite paisible et en sécurité notamment sur le plan financier.
Voici les démarches utiles :
• Etudier les différents endroits de son choix
• Trouver des affinités avec la culture locale
• Connaitre la langue usuelle
• Faire un séjour test de 3 mois en tant que touriste pour s’accommoder au mode de vie local
• Evaluer le budget et le comparer au niveau de vie à y mener
• Déclarer son départ à la sécurité sociale et aux caisses de capretraite
• Echanger son permis contre un formulaire local
• Réorganiser son patrimoine et sa succession
• Consulter un médecin traitant pour s’assurer de la stabilité de sa santé
• Etudier les possibilités de retour car 18% des personnes âgées rentrent dans après leur émigration à cause des incidents, des arnaques et de la maltraitance qu’ils ont subi.
Les assurances et les droits à la retraite
De nombreuses assurances permettent d’assurer aux expatriés du troisième âge une vie tranquille à l’étranger.
Ci-après une liste non exhaustive d’assurances pour expatriés :
• APRIL international est spécialement conçue pour les aînés. Elle propose une assurance expatrié monde entier qui couvre les frais de santé et qui comprend des garanties à la carte. L’assurance offre également en complément de la CFE (Caisse des Français à l’Etranger) une assistance rapatriement, une responsabilité civile vie privée et assistance juridique, un capital décès et perte d’autonomie ainsi qu’une indemnisation arrêt de travail
• International-sante.com présente plus de 30 offres toutes adaptées aux besoins des sexagénaires : offres temporaires de 12 mois, garanties d’hospitalisation, de rapatriement, etc.
• AISAE est une assurance internationale expatrié créée pour le plaisir des retraités avec des offres sur les 5 continents dans les domaines de l’assistance rapatriement, de la responsabilité civile et de la prévoyance à l’étranger
• ASFE soutient financièrement les familles en cas d’accidents majeurs avec des offres telles que le capital décès ou invalidité absolue définitive, le capital infirmité toutes causes, la garantie arrêt de travail
• Allianz Worldwide Care comprend la prise en charge des dépenses médicales : visites chez le médecin, interventions, soins d’urgences, frais de maternité, soins dentaires, etc. selon le niveau de couverture choisi, mais il y a des offres adaptées à chaque budget
Le calcul des droits à la retraite dépend du pays de destination. Un travailleur expatrié peut choisir de cotiser à un régime français pour sa retraite de base et celle complémentaire, c’est aussi valable pour l’assurance maladie et la maternité.
• Pour ceux de l’UE (Norvège, Islande, Lichtenstein, Suisse, Croatie) :
Les salariés et indépendants reçoivent une pension du lieu où ils ont travaillé, chaque pays dans lequel le salarié a travaillé compte l’intégralité des trimestres cotisés sur deux calculs :
Premier calcul, la pension nationale : l’entreprise totalise la pension à laquelle le travailleur a droit et applique uniquement la législation nationale en prenant en compte les périodes cotisées localement.
Deuxième calcul, la pension communautaire : la société calcule la pension à laquelle le travailleur a droit en tenant compte de l’intégralité des trimestres accomplis dans tous les états de l’Union, ce qui est ramené au prorata du temps cotisé dans la localité.
Le montant le plus élevé est retenu pour être additionné à la pension totale des différents pays.
La France verse également une allocation complémentaire pour porter la pension totale au minimum vieillesse si la somme des pensions est inférieure à ce minimum.
• Pour les nations en partenariat avec la France sur la convention de sécurité sociale :
Les règles changent en fonction de la localité et de la convention. Des accords bilatéraux interagissent sur les 40 territoires suivants : Algérie, Argentine, Andorre, Bénin, Bosnie, Brésil, Cameroun, Canada, Guernesey, Inde, Cap-Vert, Chili, Israël, Japon, Congo, Corée, Côte d’Ivoire, Jersey, Kosovo, Macédoine, Mali, Maroc, Philippines, Etats-Unis, Gabon, Mauritanie, Monténégro, Monaco, Polynésie, Québec, Saint-Martin, Niger, Nouvelle-Calédonie, Sénégal, Saint-Pierre-et-Miquelon, Serbie, Togo, Tunisie, Turquie et Uruguay.
Seulement 16 sont partenaires de l’UE concernant les non salariés expatriés : Andorre, Argentine, Brésil, Canada, Chili, Corée du Sud, Etats-Unis, Inde, Japon, Maroc, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Québec, Saint-Pierre et Miquelon, Tunisie, Uruguay.
Le cumul de trimestres accomplis en France et dans d’autres pays liés par la convention est impossible. Le salarié doit choisir une seule convention.
• Pour les états qui ne présentent aucune convention bilatérale avec la France sur l’assurance vieillesse :
La pension est calculée sur la base des périodes d’assurance en France avec une seconde partie versée par les pays étrangers où il a travaillé en fonction de leur législation.
Les trimestres réalisés avant le 1er Avril 1983 peuvent être retenus pour le calcul de la retraite si le salarié prouve avec des justificatifs de périodes de travail ou une attestation sur honneur qu’il a été inscrit au moins pendant 5 ans à un régime français d’assurance maladie.
Investir à l’étranger
Les retraités peuvent investir dans plusieurs domaines porteurs tels que l’immobilier qui est l’investissement le plus prometteur à l’extérieur.
Des précautions sont cependant à prendre car dans certains endroits le vendeur est mieux protégé que l’acquéreur. Tout doit être vérifié avec soin : travaux, titre de propriété, clauses du contrat, commissions, etc.
L’investissement immobilier permet de mieux positionner son patrimoine sur le long terme.
Certains procédés d’investissements immobiliers peuvent contribuer à améliorer sa fiscalité, comme des investissements en nue-propriété de démembrement, en immobilier classique, en parts de SCPI de rendement ou en Location Meublée Non Professionnelle(LMNP). Ils sont mieux adaptés aux expatriés car ils ne présentent aucuns soucis de gestion.
La déclaration des revenus immobiliers d’origine française et la déclaration de son patrimoine immobilier à l’ISF, lorsqu’il atteint 1,3 millions d’euros, sont les démarches les plus importantes à faire en tant qu’expatrié non-résident.
Des conseillers experts pour le marché de l’immobilier sont difficiles à trouver, surtout des personnes de confiance pour faciliter les démarches d’investissement : choix du procédé, de l’emplacement, du bien par rapport au prix, du marché, de la fiscalité, etc.
L’immobilier français permet de préparer un retour possible après quelques années à l’extérieur, mais lorsqu’un retour n’est pas envisageable, l’immobilier étranger est le mieux placé.
Dans une optique de revente, ce dernier cas de figure est également apprécié par rapport aux prix évolutifs de l’immobilier selon la juridiction du pays, la qualité du marché et la protection des investisseurs étrangers.
Les territoires favorables à un investissement immobilier sont la Floride, l’Espagne, le Maroc qui n’est pas loin de la France avec des résidences pour les budgets limités, la Grèce, la Tunisie, le Cap-Vert, l’île Maurice avec des appartements dans de prestigieux hôtels ou des villas individuelles près de la plage, la Thaïlande qui est une destination exotique avec des maisons bien situées aux prix abordables, et Dubaï.
Voici quelques conseils pour les projets immobiliers :
• Ne pas se lancer dans un projet sans l’avis d’un professionnel
• Bien choisir l’emplacement
• Trouver des fonds avant d’investir
• Accompagner les conseillers dans toutes les démarches, se renseigner sur chaque localité et vérifier l’emplacement du bien
• Faire attention à la fiscalité
• Se renseigner sur tous les aspects juridiques de l’Etat hôte : propriété, bail, conditions de location, revente, etc.
• Investir dans un bien déjà achevé
• Ne pas se laisser influencer
• Penser à la succession
Les personnes du troisième âge peuvent bénéficier de nombreux avantages suite à leur changement de pays, mais ils doivent d’abord se renseigner sur la destination de leur choix, peser le pour et le contre et s’assurer d’être bien inscrit aux droits à la retraite.